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Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 3.djvu/533

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l’équivalent de dix à douze pages. Faudrait-il, à raison de quelques lignes de Fermat, réimprimer le Diophante tout entier? Nous ne le pensons pas. Voici nos objections: l’ouvrage est volumineux ; il en existe deux éditions bien suffisantes pour les érudits, d’ailleurs en très-petit nombre, qui désirent aller saisir dans les auteurs originaux les premiers rudiments de l’algèbre ; à l’aide de quelques mots d’introduction, les courtes notes du célèbre géomètre de Toulouse pourraient être aisément et convenablement conservées sans rien sacrifier de ce qu’elles offrent d’essentiel, d’important. Tranchons le mot : sans vouloir arracher personne à sa vocation, sans prétendre que des conceptions, aujourd’hui purement spéculatives, ne recevront pas tôt ou tard de belles applications, nous pensons, en thèse générale, que ce serait commettre une faute réelle que de tourner trop vivement l’attention du public vers l’analyse indéterminée, que d’exciter les jeunes géomètres à porter leurs efforts sur la théorie des nombres. Le système du monde, les phénomènes de l’acoustique, de la lumière, de l’électricité, du magnétisme, offriront à leur ardeur un champ plus fécond et infiniment plus vaste. L’ouvrage de Diophante ne doit donc pas être réimprimé aujourd’hui avec les œuvres de Fermat. Il ne faudrait pas moins, pour modifier sur ce point notre opinion bien arrêtée, que la découverte d’un commentaire dont Lagrange avait semblé vouloir s’occuper dans sa jeunesse, et qui, selon toute apparence, n’a jamais été composé.

Dans l’exposé des motifs du projet de loi, le ministre de l’instruction publique avait parlé de la possibilité de