Aller au contenu

Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 3.djvu/587

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

douces occupations de professeur et d’académicien, lui présageaient encore de longs jours. Ces espérances ont été brusquement brisées. Peu d’instants, hélas ! se sont écoulés entre l’apparition d’une douloureuse maladie et son terme fatal

Vous n’attendez pas de moi, Messieurs, qu’en présence de cette tombe je vous parle longuement des travaux de Hachette. Ce devoir, je le remplirai dans une de nos solennités annuelles. Nous verrons alors notre confrère, sous les auspices de Monge, débuter dans la carrière de l’enseignement, presque au sortir de l’enfance. Peu de temps après, nous le trouverons honorablement associé aux efforts que faisaient tant d’hommes éminents pour imprimer à l’École polytechnique, l’ineffaçable caractère d’utilité et de grandeur qui a été la constante sauvegarde de cette institution nationale contre les passions intéressées de l’ignorance et du privilége, contre les mesquines préoccupations du pouvoir. Les premières années de l’École polytechnique vous offriront aussi Hachette en communauté de recherches scientifiques et de succès avec les Monge, les Guyton-Morveau, les Clouet ; avec MM. Thénord et Désormes. Deux grands ouvrages, l’un sur la géométrie descriptive, l’autre sur la science des machines, deviendront plus tard pour notre confrère, des titres incontestables à la reconnaissance du monde savant. Organe de l’Académie, j’aurai alors le pénible devoir de faire remarquer que l’époque même où Hachette associait, par cette double publication, l’Europe tout entière à l’enseignement de la stéréotomie, fut celle où un gouvernement réactionnaire l’arracha brutalement d’une