Aller au contenu

Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 3.djvu/77

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

confrère. Ses travaux ont échappé aux critiques quotidiennes de ces écrivains à gages qui, avant de prendre la plume, se demandent, non pas ce que valent les Mémoires dont ils vont publier l’analyse, mais quelles sont les opinions présumées de leurs auteurs sur les questions si brûlantes et surtout si obscures d’organisation sociale. Les découvertes de notre confrère ont été toujours appréciées en France à leur juste valeur. Ainsi on pourra dire de lui ce que Voltaire écrivait sous un portait de Leibnitz :

Même dans son pays il vécut respecté.

Dominé par le souvenir de l’attachement profond qui m’unit à Gay-Lussac pendant plus de quarante années, je me suis peut-être laissé entraîner à tracer sa biographie avec des détails trop minutieux. Quoi qu’il en soit, je pourrais résumer l’histoire de cette belle vie en ce peu de paroles : Gay-Lussac fut bon père de famille, excellent citoyen, honnête homme dans toutes les circonstances de sa vie ; physicien ingénieux, chimiste hors ligne. Il honora la France par ses qualités morales, l’Académie par ses découvertes. Son nom sera prononcé avec admiration et respect dans tous les pays où l’on cultivera la science. L’académicien illustre vivra enfin éternellement dans le cœur et dans le souvenir de ceux qui eurent le bonheur de jouir de son amitié.