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Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 2.djvu/122

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diverses couleurs et passer par le blanc après chaque quart de révolution. Appelons, avec quelques physiciens, couleurs complémentaires celles qui, réunies, forment du blanc, nous trouverons que pour toutes les positions du cristal de spath d’Islande et de la lame de mica, et quelle que soit la couleur d’un des faisceaux, le faisceau ordinaire présentera toujours la teinte complémentaire du faisceau extraordinaire. Alors, si la lame de mica est partout de même épaisseur on doit conclure, et c’est ce que l’on trouve, que dans les points où les deux images ne sont pas séparées par la double réfraction du cristal de spath, le mélange des deux couleurs des deux images forme du blanc.

La lame de mica placée à l’extrémité d’un tube noirci pour servir d’objectif, et le cristal biréfringent de spath d’Islande agencé à l’autre extrémité du même tube pour servir d’oculaire, constituent ma lunette polariscope.

En regardant un ciel serein avec cette lunette, j’ai reconnu que les couleurs des images qui se projetaient sur l’azur céleste varient d’intensité, et avec l’heure du jour, et avec la position, par rapport au Soleil, de la partie de l’atmosphère qui envoie des rayons sur la lame de mica. J’ai également remarqué que, par un temps entièrement couvert, les deux images ne présentent pas les moindres traces de coloration.

Je me suis assuré, également en 1811, que la propriété de donner par la double réfraction des images colorées, dans les conditions où je me suis placé, n’appartient pas uniquement à des lames minces de mica, mais encore à d’autres corps, et spécialement à du cristal de roche ou