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Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 2.djvu/470

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atmosphérique, je pointai la même lunette sur la Chèvre, située dans le voisinage de la comète, et je vis distinctement que ses deux images avaient exactement la même intensité.

Je viens de dire que la différence de ces deux images de la queue de la comète de 1819 était très-légère ; il était donc désirable que la conséquence astronomique qui s’en déduisait ne fût pas uniquement fondée sur une fugitive inégalité d’éclat. Les erreurs que, en ce genre, on trouve dans les travaux des plus célèbres physiciens, sont connues de tout le monde. Je modifiai mon premier instrument de manière que si une nouvelle comète se montrait dans une position convenable, l’inégalité primordiale des images dût se transformer en une dissemblance de couleur. J’employai la lunette que j’ai appelée lunette polariscope (fig. 161, p. 101). Avec cet instrument, au lieu d’une image forte et d’une image faible, on devait avoir, pour certaines positions, une image rouge et une image verte ; pour d’autres une image jaune et une image violette, etc.

Nous insisterons sur cette remarque dont chacun sentira la justesse, qu’une différence de couleur est un phénomène non équivoque, qui ne laisse, qui ne peut laisser aucun doute dans l’esprit, tandis qu’il s’en faut de beaucoup qu’on doive dire la même chose d’une très-légère différence d’intensité.

Le 23 octobre 1835, ayant appliqué mon nouvel appareil à l’observation de la comète de Halley, je vis sur le champ deux images qui offraient des teintes complémentaires, l’une rouge, la seconde verte. En faisant faire