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Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 2.djvu/509

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niques, les grosses grêles, les abondantes neiges, les fortes pluies, les débordements de rivières, les sécheresses, les famines, les épais nuages de mouches ou de sauterelles, la peste, la dyssenterie, les épizooties, etc., tout est enregistré, par M. Forster, en regard de l’apparition de chaque comète, quel que soit le continent, le royaume, la ville ou le village que la famine, la peste, le météore, etc., aient ravagé. En faisant ainsi, pour chaque année, un inventaire complet des misères de ce bas monde, qui n’aurait deviné d’avance que jamais aucune comète n’avait dû s’approcher de notre Terre sans y trouver les hommes aux prises avec quelque fléau ; qui ne se fût empressé d’accorder à Lubinietski, même sans lire une seule ligne de son colossal ouvrage, qu’il n’y a pas eu de désastres sans comètes, ni de comètes sans désastres ?

Par une circonstance bizarre et bien digne de remarque, l’année 1680, l’année de l’apparition d’une des plus brillantes comètes des temps modernes (n° 49 du catalogue), l’année de son passage très-près de la Terre, est celle, peut-être, qui a fourni à M. Forster le moins de phénomènes à signaler. Que trouvons-nous, en effet, à cette date ? hiver froid suivi d’un été sec et chaud ; météores en Germanie. Pour des maladies, il n’en est pas question. Comment, en présence d’un tel fait, pourrait-on attacher quelque importance au synchronisme accidentel que les autres parties de la table signalent ? Que dire surtout de cette si célèbre comète de 1680, qui, soufflant successivement le froid et le chaud, aurait tantôt ajouté aux glaces de l’hiver, et tantôt aux feux de l’été !

En 1665, la ville de Londres fut ravagée par une