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Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 2.djvu/520

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arriver au terme de la tâche que je m’étais imposée dans ce chapitre.

L’année 1783, l’année du brouillard sec dont nous nous sommes si longuement occupés, fut marquée aux deux extrémités opposées de l’Europe par de grandes commotions physiques. C’est en 1783, dans le mois de février, qu’eurent lieu, en Calabre, ces effroyables et continuels tremblements de terre qui bouleversèrent le pays de fond en comble et ensevelirent plus de 40 000 habitants sous les débris de montagnes renversées, sous les décombres des églises ou des maisons particulières, dans les profondes crevasses dont des oscillations aussi violentes, aussi souvent renouvelées sillonnèrent le sol. Cette même année, mais plus tard, le mont Hécla, en Islande, fit une des plus grandes éruptions dont les annales de la météorologie aient conservé le souvenir. On vit même surgir de nouveaux volcans du sein de la mer à une assez grande distance de l’île.

Faudrait-il donc beaucoup s’étonner qu’au milieu d’un pareil désordre des éléments des matières gazeuses d’une nature inconnue fussent sorties des entrailles de la Terre, par les nombreuses fissures de son enveloppe solide, pour se répandre dans l’atmosphère ? Cette idée d’émanations terrestres ne serait-elle pas, jusqu’à un certain point, corroborée par la remarque, déjà faite plus haut, qu’en pleine mer le brouillard était ou nul ou imperceptible ? N’ajouterai-je pas encore quelque chose à sa probabilité, en disant que des brouillards de la même espèce se montrent quelquefois dans des localités très-circonscrites ; que le 11 septembre 1812, par exemple, M. de