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Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 3.djvu/129

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Il en sort des flammes, des colonnes de cendres et des pierres incandescentes. Ces phénomènes volcaniques duraient encore le 23 mai 1708. L’île Noire, un an après sa sortie, avait 9 kilomètres de tour, 1 850 mètres de large et plus de 60 mètres de hauteur.

On voit évidemment, dans cette relation, que la sortie et l’agrandissement de la première île n’ont été accompagnés d’aucun phénomène volcanique, et qu’on ne pourrait pas la considérer comme un produit de déjections. Aussi n’est-ce pas là l’idée à laquelle se sont arrêtés les géologues qui rejettent les soulèvements. Cette île, suivant eux, était une grande masse de pierres ponces détachées du fond de la mer par le tremblement de Terre arrivé la veille de sa première apparition. Mais, dans ce système, comment expliquerait-on l’immobilité de la masse flottante ? On ne peut pas supposer qu’elle touchait toujours le fond de la mer, car alors on reconnaîtrait l’existence d’un véritable soulèvement : or, si la masse flottait, il faut dire quand et de quelle manière elle se fixa, où elle prit son point d’appui, quelles furent les causes de l’agrandissement et de l’ascension graduelle dont les observateurs font mention, et qui en trois semaines transformèrent un simple rocher, à peine visible, en une île d’un kilomètre de tour. Tant qu’on n’aura pas répondu à toutes ces questions, la supposition d’un soulèvement du fond de la mer restera la seule explication plausible qu’on ait encore donnée des phénomènes dont fut accompagnées en 1707 l’apparition de la première île nouvelle de la nouvelle rade de Santorin.

Je passe à un troisième exemple.