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Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 3.djvu/135

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mergée étaient le fond de la mer relevée ; qu’ils se composaient d’une matière rocheuse refroidie depuis des siècles, et l’anomalie n’existera plus.

Voici quelques résultats tirés du journal de M. le capitaine Lapierre, commandant du brick de l’État, la Flèche, envoyé sur les lieux par le ministre de la marine, qui corroborent les observations précédentes.

À la fin de septembre 1831, sur le rivage même de l’île Julia, la surface de la mer était à une température de 23° ; à 1m,60 on trouva aussi 23° ; à 16m, il n’y avait alors que 21°,5 ; à 48m, le thermomètre descendit à 19°,8.

D’autres considérations démontrent encore que, dans sa partie immergée du moins, l’île Julia fut le résultat du soulèvement du fond solide et rocheux de la mer.

En parcourant le journal nautique de M. Lapierre, j’y ai trouvé un grand nombre d’observations de sondages, faits le 29 septembre 1831, tout autour de l’île nouvelle. D’après ces observations, j’ai pu calculer l’inclinaison moyenne, par rapport à l’horizon, de la portion immergée de l’île comprise entre le rivage et le point correspondant où la sonde s’était arrêtée. Voici le tableau de ces résultats et des inclinaisons calculées :

Distances
de la ligne de sonde
au rivage.
Profondeurs. Inclinaisons
calculées.
mètres. mètres.
80
au nord 
84 47°,2
40
au nord-est 
75 62  ,5
60
à l’est 
84 55  ,3
60
au sud-sud-est 
81 54  ,2
60
au sud-sud-ouest 
81 54  ,2
60
à l’ouest 
68 49  ,3
60
au nord-ouest 
73 51  ,3