Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 3.djvu/195

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au moment de son départ, ne manque jamais de se munir d’un baromètre ; mais à peine a-t-il parcouru quelques lieues dans le pays qu’il veut visiter, que l’instrument fragile est brisé ou rendu inutile par la rentrée de l’air dans le tube barométrique ; remplir un nouveau tube et le soumettre à l’ébullition, semble alors le seul remède possible, mais une telle opération est longue, pénible, difficile, et dans certains pays, comme dans l’intérieur de l’Afrique, complétement inexécutable. Mon ami, M. Boussingault, m’a raconté que pendant ses voyages dans l’intérieur de l’Amérique centrale, c’est-à-dire dans un pays à demi civilisé, il n’avait pas cassé moins de quatorze baromètres. Il était donc bien désirable qu’on pût placer dans les mains des voyageurs un instrument dont les indications eussent toujours la certitude désirable, et qui ne fût pas soumis aux chances de rupture qu’on ne saurait éviter. J’ai pensé qu’on satisferait complétement à ces deux conditions, si l’on transportait le baromètre à cuvette entièrement vide, si on le remplissait sur place, ce qui ne devrait pas prendre plus de deux minutes, et si à l’aide de la réduction de la chambre barométrique, on déterminait expérimentalement la quantité d’air que le mercure non bouilli avait pu laisser échapper.

Cette idée, si simple, si plausible, est restée sans application, sinon dans les observatoires, du moins de la part des artistes en possession de fournir les voyageurs des instruments dont ils ont besoin. Récemment, un mécanicien très-habile s’était proposé de construire des baromètres satisfaisant à la condition désirée. M. Boussingault, à qui il faisait part de son projet, l’avertit que