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Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 3.djvu/407

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duquel se trouvent le Soleil, la Lune et la Terre, Aristarque déduit de l’angle à la Terre qu’il adopte, que la distance de notre globe au Soleil est 19 fois la distance de la Lune à la Terre.

Cette méthode, recommandée chaudement par Kepler à tous ceux qui dans leurs observations pouvaient se servir de lunettes, fut employée par Vendelinus à Mayorque, et par Riccioli en Italie, mais elle ne conduisit qu’à des déterminations illusoires, surtout parce qu’il est impossible, à cause des irrégularités que les montagnes lunaires produisent sur la ligne de séparation d’ombre et de lumière, de dire exactement quand cette ligne est droite.

« N’oublions pas de consigner ici, avant de terminer ce chapitre, une observation très-fine de Geminus, qui vivait 70 ans avant Jésus-Christ :

« La preuve, disait-il, que la Lune emprunte sa lumière au Soleil, c’est que la perpendiculaire menée sur la ligne des cornes est dirigée vers le Soleil. »

On trouve, dans des écrivains postérieurs à Geminus, que la théorie de Thalès et d’Aristarque ne régnait pas sans partage au commencement de notre ère. Cependant Cléomène, quoiqu’il professât l’opinion très-erronée que la Lune est moins dense que les nuages, ne la faisait briller que de la lumière du Soleil réfléchie.

La fausseté de l’explication de Bérose a été facile à établir depuis qu’on a observé la Lune avec des lunettes et des télescopes.

On vit, en effet, alors que la ligne de séparation d’ombre et de lumière passe successivement par des points