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Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 3.djvu/41

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Tout le monde sait que lorsqu’un corps est assujetti à tourner suivant une circonférence de cercle, il tend à être jeté en dehors de cette circonférence avec une violence proportionnelle au carré de la vitesse de sa rotation, et dans un rapport inverse avec le rayon de sa circonférence. La force centrifuge est connue de tous ceux qui ont fait tourner une fronde ; on en perçoit l’effet chaque jour dans les courbes des chemins de fer. Un point qui est placé à la surface de la Terre est soumis à l’action de la pesanteur qui le fait tomber suivant la verticale ; en outre, si la Terre tourne, il subit l’influence de la force centrifuge dans le sens de la perpendiculaire à l’axe de rotation, force qui sera d’autant plus grande que la distance à l’axe de rotation sera elle-même plus grande.

Eh bien, supposons qu’on fixe un fil à plomb au sommet d’une tour, et que le poids qui le tend descende jusqu’à la surface du sol. La direction de ce fil à plomb dépendra de la direction de la pesanteur et de la force centrifuge résultant de la rotation de la Terre mesurée au pied de la tour. Un second fil à plomb dont le point de suspension serait à une petite distance à l’est, à 20 millimètres, par exemple, du point de suspension du premier fil, et qui serait tendu par un poids à une petite distance au-dessous du point d’attache, n’aurait pas la direction du premier. En effet, la direction de ce second fil s’obtiendrait en combinant la direction de la pesanteur, direction qui est absolument la même que pour le premier, avec la force centrifuge plus grande au sommet de la tour qu’à la base. La résultante de ces deux forces porterait donc ce second fil prolongé à plus de 20 millimètres à