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Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 3.djvu/451

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d’apercevoir notre satellite, on le voit tout entier, jusque dans ses plus petits détails ; aucune partie de sa surface ne nous est cachée par un nuage lunaire.

Des esprits systématiques ont prétendu que pendant les quinze jours consécutifs, sans intermittence, que dure l’action du Soleil sur l’hémisphère de la Lune visible de la Terre, l’atmosphère de cet hémisphère passe en totalité dans l’hémisphère opposé, et donne naissance à des phénomènes analogues à ceux dont la Terre est le siége.

On peut répondre qu’un phénomène semblable devrait se reproduire dans les quinze jours pendant lesquels l’hémisphère invisible est seul éclairé, que l’atmosphère de ce second hémisphère devrait passer à son tour dans l’hémisphère tourné vers la Terre. Or, la facilité que l’on trouve à observer tous les détails de la Lune à l’aide de la lumière cendrée, dont nous parlerons plus loin, rend cette hypothèse inadmissible.

Les occultations d’étoiles sont peut-être un des meilleurs moyens de soumettre la question à une épreuve définitive.

Supposons, pour fixer les idées, qu’une étoile s’immergeant vers un point du contour de la Lune, le point de l’émersion soit situé à l’autre extrémité du diamètre passant par le point d’immersion. Si les rayons lumineux se meuvent en ligne droite en rasant le bord de la Lune, la durée de la disparition de l’étoile devra être égale au temps que la Lune emploie à se déplacer dans le ciel d’une quantité égale à son diamètre, temps qu’il est facile de déterminer avec une grande précision, sans rien supposer