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Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 3.djvu/479

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dont l’intérieur est soigneusement noirci, et l’illusion disparaîtra.

Voici une observation de sir John Herschel, qui va directement au but que je me propose dans ces explications.

« Étant au cap de Bonne-Espérance, j’ai souvent comparé, dit le célèbre astronome, la face verticale de la montagne de la Table, éclairée par le Soleil levant, à la pleine Lune qui se cachait derrière, et telle était l’identité d’éclat de l’astre et de la roche (sandstone) que je ne parvenais pas à les distinguer l’un de l’autre ; et pour qu’on ne prétende pas tirer une objection de la circonstance que la roche était observée de très-près et la Lune de très-loin, je rappellerai que, d’après les principes les plus incontestables d’optique, la roche aurait conservé le même éclat à toute distance. »

Chacun concevra maintenant l’intérêt qu’il peut y avoir à rechercher quelles sont les intensités comparatives des diverses régions du disque lunaire. Galilée avait déjà remarqué que le bord et le centre de la Lune ont une égale intensité, comme on le voit dans sa lettre au grand-duc de Toscane en réponse à une brochure de Liceti sur la lumière cendrée ; il ne se dissimule pas que le contraire semblerait devoir être observé si les parties de l’astre voisines du bord étaient polies. Mais les aspérités qu’on y remarque changent totalement l’état des choses et permettent de faire concorder l’égalité d’éclat observé avec les lois de la photométrie.

Je n’ai pas appris que personne se soit avisé de pousser plus loin l’examen du disque de la Lune au point de vue