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Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 3.djvu/524

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En supposant que la Lune était un miroir poli, quelques personnes conçurent jadis la pensée de se servir de cet astre comme intermédiaire, pour établir des communications visuelles entre les points de la Terre les plus éloignés. Ne voit-on pas, disaient-elles, les objets en visant à leurs images produites par des miroirs, même dans les positions où ces objets, cachés sous des écrans, ne sauraient être aperçus directement ? Ëh bien, des caractères sur un papier peuvent, ou naturellement, ou amplifiés suivant des procédés optiques, être portés jusqu’à la Lune qui les renverra sur tel ou tel point de la Terre. Là, des moyens d’amplification les rendront perceptibles.

Mersenne, qui se crut obligé de combattre ces rêveries, rapporte qu’Agrippa se vantait de savoir des moyens de les réaliser.

«D’autres, dit le Révérend Père minime, assurent qu’on a fait savoir des nouvelles bien secrètes, par ce moyen, à ceux qui étaient très-éloignés. »

Ces autres, dont parle Mersenne, étaient certainement étrangers aux notions les plus élémentaires de l’optique.

Croirait-on qu’à l’époque actuelle, des savants d’un mérite incontestable et incontesté, des savants de première ligne ont cru trouver un moyen de se mettre en communication avec les habitants de la Lune ! Ce moyen consisterait, disent-ils, à allumer de temps en temps pendant des nuits obscures, sur des montagnes convenablement choisies, des feux formant des polygones réguliers, surtout des polygones étoilés. Les habitants