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Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 3.djvu/577

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les deux nations. En quelle année cela arriva-t-il ? Pline et Cicéron s’accordent à placer l’événement à une date qui correspond à 585 avant Jésus-Christ. Cette date fut adoptée par Riccioli, Newton, etc.

Scaliger, en se servant des tables défectueuses de son temps, trouva de son côté, par le calcul, que l’éclipse arriva dans l’année 583 avant Jésus-Christ.

D’autres, sur des données plus ou moins incertaines, tels que Usher, Costard, etc., trouvèrent le premier l’année 601, le second l’année 630, etc.

Enfin, à l’aide des tables les plus modernes et les plus exactes du Soleil et de la Lune, Baily, dans un Mémoire imprimé dans les Transactions philosophiques de 1811, a prouvé que l’éclipse dont parle Hérodote n’a pu arriver ni antérieurement à 629, ni postérieurement à 525. La date exacte correspondante à une éclipse totale dans l’Asie Mineure, où les deux armées ennemies se rencontrèrent, est le 30 septembre 610 avant Jésus-Christ. Ainsi se trouve réglé par un calcul astronomique un point de l’histoire ancienne sur lequel les opinions avaient tant varié.

Il est fait mention dans l’ouvrage de Cœlo d’Aristote, d’une éclipse de Mars par la Lune dont Kepler fixa la date, d’après les tables imparfaites de l’époque, au 4 avril de l’année 357 avant Jésus-Christ.

Nous ne multiplierons pas davantage ces citations, n’ayant eu pour but, dans les lignes qui précèdent, que de montrer le parti qu’il est possible de tirer des théories astronomiques pour fixer les dates des événements mentionnés dans les récits des historiens de l’antiquité.