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Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 3.djvu/582

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placé immédiatement à côté du premier, disposant de télescopes d’une qualité comparativement inférieure.

J’ai été étonné de voir dans un ouvrage publié récemment par un des astronomes les plus renommés d’un pays voisin, que ce phénomène lui paraissait devoir dépendre d’une réfraction qu’éprouveraient les rayons partis de l’étoile et traversant l’atmosphère de la Lune, comme si une telle réfraction ne devait pas avoir pour effet nécessaire et inévitable d’écarter toujours les rayons de l’étoile des bords du disque de notre satellite. Mairan qui avait pensé déjà à cette cause, ne s’y était pas trompé, il avait reconnu que la réfraction ordinaire ne pouvait produire les effets observés, qu’en supposant l’atmosphère de la Lune moins dense que l’éther dans lequel nage cette planète ; ce serait donc par une inflexion négative que le phénomène arriverait.

Duséjour était disposé à l’attribuer à une inégalité de réfraction que les rayons de l’étoile et les rayons de la Lune éprouveraient dans l’atmosphère terrestre. Supposons, en effet, que cette inégalité de réfraction existe et que l’étoile doive disparaître vers le bord supérieur de la Lune par l’effet d’un mouvement de cet astre en déclinaison, au moment du contact réel de l’étoile et du bord supérieur de notre satellite, les rayons seraient confondus et marcheraient ainsi ensemble jusqu’à notre œil ; mais si celui qui émanait des bords de la Lune était plus réfracté dans notre atmosphère que le rayon de l’étoile, le bord se projetterait en apparence sur l’étoile d’une quantité égale à l’inégalité de réfraction.

La même chose arriverait pour une occultation dont