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Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 3.djvu/612

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l’éclipse de 1842. Quelle est, par exemple, l’origine de la couronne lumineuse ? Est-elle un objet réel, est-elle l’atmosphère du Soleil, ou bien doit-on l’attribuer, comme quelques personnes l’ont pensé, à des effets de diffraction que les rayons solaires éprouveraient dans le voisinage de la Lune ou à quelque chose d’équivalent ? Afin que chacun puisse discuter à son point de vue les observations de la couronne et être juge de mes appréciations, je réunirai ici tout ce que ces observations, depuis l’origine, ont offert d’essentiel.

Il n’existe pas de relation moderne quelque peu détaillée d’une éclipse totale dans laquelle il ne soit fait mention d’une couronne lumineuse dont la Lune paraissait entourée après la disparition entière du Soleil, et qui contribuait à tempérer l’obscurité. Toutefois, la première description vraiment scientifique qui ait été donnée de cette auréole se trouve dans le Mémoire de Plantade et Clapiès, de Montpellier, publié à l’occasion de l’éclipse de 1706 :

« Dès que le Soleil fut entièrement éclipsé, disent ces deux observateurs, on vit la Lune environnée d’une lumière très-blanche qui formait autour du disque de ce satellite une espèce de couronne de la largeur d’environ trois minutes. Dans ces limites, cette lumière conservait une égale vivacité qui, se changeant ensuite en une faible lueur, formait autour de la Lune une aire circulaire d’environ quatre degrés de rayon, et se perdait insensiblement dans l’obscurité du firmament. »

Voici la traduction littérale de ce que publiait Halley, quant à la couronne, après l’éclipse de 1715.