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Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 3.djvu/94

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même date étaient simplement parallèles à un grand cercle de la sphère et ne se trouvaient pas les unes sur le prolongement des autres. Mais tout ce qu’on peut inférer de ce manque d’alignement, c’est simplement que la cause, quelle qu’en soit la nature, qui a soulevé les différentes chaînes de montagnes, tout en propageant son action dans le plan d’un grand cercle, embrassait une zone d’une certaine largeur, et que les points de moindre résistance sur la croûte solidifiée ne se sont pas rencontrés, ce qui du reste aurait été bien étrange, dans la direction d’une ligne mathématique.

La découverte de M. Élie de Beaumont ne consiste pas à avoir montré que les continents sont sortis de la mer par voie de soulèvement. Je trouve déjà cette idée dans un Mémoire de M. King, inséré au tome lvii (1767) des Transactions philosophiques. M. King croyait que le soulèvement des montagnes avait produit le déluge dont parle l’Écriture. Il dit en terminant que Lazzaro Moro, auteur vénitien, avait déjà soutenu que les continents étaient sortis de la mer par l’action des feux souterrains. Stenon, en 1667, disait que toutes les couches de sédiment inclinés sont des couches redressées. Saussure, Werner, Alexandre de Humholdt, Léopold de Buch ont établi que les couches inclinées qu’on voit dans les pays de montagnes n’ont pu être déposées dans cette direction, que les divers terrains constituant l’écorce solide du globe ont été formés à des époques diverses et successives, qu’il y a des concordances et des oppositions remarquables entre les directions des chaînes de montagnes qui ont percé la surface terrestre. M. de Beaumont a fixé les âges rela-