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Page:Ardel - Coeur de sceptique.pdf/126

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suis-je même capable de discerner à cette heure, si ce n’est pas encore mon misérable dilettantisme qui m’entraîne vers elle, justement parce qu’elle est une révélation pour moi ?… Serait-elle assez puissante pour me faire oublier, dès qu’il s’agirait d’elle, mes curiosités impitoyables d’analyste ?… J’ai bien dédaigneusement parlé de Henry Digbay ; et avec lui, elle eût peut-être été mille fois plus heureuse qu’elle ne pourrait l’être à mes côtés, alors même que je lui consacrerais tout ce qui peut encore exister de bon en moi…

Il y a une heure, elle était, comme bien souvent le soir, assise à son piano, dans le petit salon de lady Evans, où n’étant, en définitive, qu’un étranger pour elle, je n’avais pas la liberté de la suivre ; et je l’écoutais, arpentant l’allée qui longe les fenêtres,