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Page:Ardel - Coeur de sceptique.pdf/166

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dilettante, avait-elle pensé tout d’abord. Elle l’amuse et il l’étudie.

L’amusait-elle seulement ? Quelques jours à peine après son arrivée, Isabelle ne pouvait plus le croire. Elle était trop fine pour n’avoir point saisi mille nuances délicates et expressives dans les égards qu’il montrait à la jeune fille, pour ne point se rendre compte qu’elle lui inspirait plus qu’un simple intérêt d’artiste. Et une colère sourde s’éveillait en elle contre Lilian. Elle était allée voir Mme de Grouville, avide de la questionner ; et quand elle avait négligemment jeté dans la conversation le nom de Lilian Evans, elle avait entendu qualifier la jeune fille de « délicieuse enfant », lady Evans de « nature d’élite, de femme éminemment distinguée, toute dévouée à sa nièce orpheline ». Et Mme de Grouville avait continué avec son