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Page:Ardel - Coeur de sceptique.pdf/176

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déchira. Mais aussi pouvais-je m’imaginer qu’un sceptique comme lui s’éprendrait d’une fillette de dix-huit ans et serait capable de devenir fou d’elle, de l’aimer réellement ?

Elle connaissait trop bien Robert pour ne pas être certaine que quelque chose avait changé en lui depuis le jour où il lui avait dit adieu à Paris, pour ne pas avoir acquis la conviction implacable et très nette que jamais maintenant elle ne l’amènerait à elle comme elle l’avait voulu. Et la vanité blessée, l’orgueil l’affolaient de jalousie, la pénétrant du désir invincible de le séparer de Lilian à tout prix. Heureusement, Robert allait partir pour quelques jours à Genève, où il avait promis depuis longtemps de faire deux conférences pour une œuvre de charité, et elle profiterait de cette absence pour se