Aller au contenu

Page:Ardel - Coeur de sceptique.pdf/197

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

le hasard qui l’amenait, ou bien savait-il qu’elle était là ?… Alors que lui voulait-il ?

Elle s’était dressée, avec un mouvement pour s’échapper, mais il était trop près d’elle. D’ailleurs, sans qu’il lui eût dit un mot, elle avait compris qu’il ne la laisserait pas ainsi se dérober. Ah ! bien vite, il avait remarqué que, subitement, elle était devenue autre pour lui… Comment avait-elle pu espérer qu’elle tromperait sa clairvoyance !…

Elle n’eut pas un geste pour lui tendre la main et resta immobile, le cœur frémissant :

— Est-ce que réellement vous me laisserez ainsi partir pour Genève sans une parole d’adieu, avec la pensée que vous êtes irritée contre moi et que vous êtes résolue à ne point me dire pourquoi ?… Qu’est-il arrivé ?… Ne sommes-nous plus amis ?

Il avait dans la voix ces notes profondes