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Page:Ardel - Coeur de sceptique.pdf/213

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— Vous êtes si heureuse que cela, chérie ? Que vous est-il arrivé ?

La voix jeune s’éleva soudain presque grave.

— M. Noris m’a demandé d’être sa femme…

— Sa femme ? interrompit Iady Evans, avec un tel accent que Lilian la regarda surprise, — un accent indéfinissable, rempli de tristesse ou de joie, elle n’eût pas su le dire.

— Et vous lui avez répondu ?

— Que je lui donnais toute ma vie…, fit-elle du même ton.

— Votre vie !… Lilian, vous aimez M. Noris ?

— Je l’aime comme je ne croyais pas que l’on pût aimer, dit-elle simplement, et son regard bleu, si clair, sembla venir de très loin, du fond même de son âme.