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Page:Ardel - Coeur de sceptique.pdf/215

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soudain… Vous connaissez si peu M. Noris.

— Si peu !… chère tante, voici deux mois que nous nous voyons chaque jour !

— Oui… vous avez raison… Et pourtant, les uns pour les autres, nous ne sommes, en réalité, que des étrangers.

Et si bas que Lilian devina plutôt qu’elle n’entendit ces paroles, elle acheva :

— Je prévoyais bien ce qui arrive, c’était fatal… Lui ou un autre…

Elle se tut quelques secondes, puis reprit doucement :

— Dites-moi comment M. Noris a été amené à faire de vous sa fiancée ?

Assise aux pieds de lady Evans, Lilian se prit à raconter. Sa tante l’écoutait, la tête un peu penchée en avant, le visage plus pâle encore que de coutume. Et quand la jeune fille se tut :