Aller au contenu

Page:Ardel - Coeur de sceptique.pdf/231

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Un cri étouffé jaillit du cœur même de Lilian, rempli d’une détresse si poignante que Bessy, rappelée à elle-même, la regarda, avec une stupeur des paroles qui lui étaient échappées :

— Ô lady Lilian !… Qu’ai-je fait ! mon Dieu ! Pourquoi m’avez-vous parlé de toutes ces choses !…

— Un jour ou l’autre, j’aurais toujours su, dit faiblement Lilian, faisant un effort pour aspirer l’air qui lui manquait. Elle n’entrevit même pas la possibilité de douter. Le souffle de la vérité l’avait frappée au visage, la pénétrant jusqu’au plus intime de l’âme. Alors, saisie d’une sorte de besoin âpre d’épuiser toute sa souffrance, de connaître en entier l’affreuse vérité, elle reprit presque impérieuse, insensible à sa propre angoisse… :