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Page:Ardel - Coeur de sceptique.pdf/257

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après l’autre, les instants s’enfuyaient ; il songeait toujours et un déchirement sourd lui meurtrissait l’âme, car un doute lui venait, pénétrant peu à peu son esprit.

Tout d’abord, il avait cru impossible que l’étrange lettre de Lilian fût l’expression de la vérité. Mais, en définitive, pourquoi refusait-il d’admettre l’évidence ? Avec sa nature loyale et fière, Lilian avait dû être profondément atteinte par les révélations d’Isabelle. Il avait cru avoir cicatrisé cette blessure ; mais leur dernier entretien avait été si court ! Comment pouvait-il être certain qu’en écoutant sa prière, elle n’avait pas voulu seulement mettre un baume sur le coup reçu par sa fierté… Si elle l’avait aimé, eût-elle disparu ainsi ; n’eût-elle pas oublié sa dignité froissée, elle qui était d’âme si tendre ?…

Et la conclusion de l’analyse qu’il pour-