Page:Ardel - Coeur de sceptique.pdf/59

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ture et regarde vers sa tante ; elle semble deviner que je l’observe, si discrètement que je m’efforce de le faire ; et ses sourcils se rapprochent un peu, donnant une énergie inattendue à son visage de jeune fille. Les lèvres, devenues presque hautaines, s’écartent comme pour laisser échapper une parole de protestation contre l’audace de cet étranger qui se permet de fixer son attention sur elle… Puis, brusquement, elle détourne la tête.

D’ailleurs, voici Pontarlier. Sans doute, de même que moi, miss Lilian et sa tante se dirigent vers Lausanne, car elles aussi descendent pour le changement de train.

Battues par l’air vif du matin dont la fraîcheur les fait frissonner, bon nombre des voyageuses rassemblées dans la gare ne sont guère en beauté ; les cheveux ont des enroulements singuliers dus au hasard et