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Page:Ardel - Coeur de sceptique.pdf/61

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Un employé vient aimablement m’avertir que l’heure est arrivée de monter dans le paisible petit chemin de fer suisse qui va désormais nous transporter ; alors je fais quelques pas pour atteindre le compartiment vers lequel je vois se diriger mes compagnes de la nuit. Mais je rencontre les yeux de miss Lilian qui paraissent me dire qu’elle a soupçonné mon intention. À coup sûr, elle en est mécontente, si j’en juge d’après la légère contraction de ses sourcils bruns… Et, rappelé de cette façon muette aux lois sévères de la discrétion absolue, je renonce à suivre mon vague désir… Seul, cette fois, dans mon wagon, je rassemble ces quelques notes. À Lausanne, j’ai l’avantage d’apercevoir, sur le quai, miss Lilian, debout auprès d’une collection de malles dont elle paraît la souveraine maîtresse…