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Page:Ardel - Coeur de sceptique.pdf/68

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rais bien vite le prix si elle m’échappait.

Mais je ne puis me faire d’illusions, dans cinquante ou soixante ans, mes œuvres, à cette heure très recherchées parce qu’elles répondent à la situation présente des esprits, paraîtront lettre morte à la génération nouvelle qui les entourera de cette admiration respectueuse et lointaine dont nous gratifions nos prédécesseurs, démodés aux yeux du public… Je ne serai plus qu’un nom appris avec ennui par la collection des lycéens français et qui éveillera seulement, dans les esprits curieux, l’idée de documents susceptibles d’être consultés sur l’état moral d’un temps qui n’est plus… Certains trouveront encore que c’est beaucoup. Et moi, je ne me sens capable que de répéter les paroles désolées du grand pessimiste de l’Écriture : « Vanité des vanités… »