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Page:Ardel - Coeur de sceptique.pdf/82

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— Vraiment ?… Alors vous n’appréciez pas ce qu’il est d’usage d’appeler les « bienfaits du progrès » ?

Elle s’est mise à rire.

— Pas toujours autant que je le devrais ! Mais je suis une vraie sauvage, prétend Enid. Certainement je trouve admirables bien des œuvres et des inventions de mes semblables ; mais, par-dessus tout, j’aime ce qui est beau sans qu’ils y aient touché. Ici, par bonheur, s’il y a des tramways, il y a aussi le lac, les couchers de soleil, la neige, la Dent du Midi, des roses qui sentent bon, etc. Et puis les montagnes ne sont point trop hautes, et ainsi me paraissent moins irritantes !

— Irritantes ?

— Mais oui, irritantes ; elles se dressent pour empêcher la vue : il est vrai qu’elles