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Page:Ardouin - Étude sur l’histoire d’Haïti, tome 2.djvu/103

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représentans de la nation française à Sant-Domingue.

Le général Lasalle reprit, au Port-au-Prince, son rang de gouverneur général par intérim, que trois semaines après il perdit par l’arrivée de Galbaud. Le lieutenant-colonel Desfourneaux fut nommé commandant de la place. Le contre-amiral Sercey eut le commandement de la station navale ; il montait le vaisseau l’Éole.

La compagnie des canonniers qui avaient figuré au Port-au-Prince depuis le commencement de 1791, sous Praloto, fut licenciée par une proclamation des commissaires civils. On se rappelle qu’elle était composée de Génois, de Maltais, de Napolitains et d’une foule d’autres misérables accourus de toutes parts.

La garde nationale fut réorganisée dans le sens de la loi du 4 avril. Bauvais reçut le commandement général de celle de l’Ouest. Doyon aîné eut celui de la garde nationale du Port-au-Prince : il était avec Bauvais à Bizoton, pendant le blocus de la ville.

Le 19 avrils les commissaires civils publièrent une proclamation qui, en prononçant sur cette organisation de la garde nationale, créa un corps de troupes régulières. Son article 10 portait :

« Il sera également formé une légion coloniale de douze cents hommes, dont six cents à cheval. Cette légion portera le nom de Légion de l’Egalité ; elle sera composée à l’instar de celles qui sont employées en France, »

Elle fut divisée en infanterie, cavalerie et artillerie ; Antoine Chanlatte en fut nommé colonel : il eut le commandement de tout le corps, qui prit le nom de Légion de l’Ouest, quand une autre légion semblable fut formée aux Cayes, sous le nom de Légion du Sud,