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Page:Ardouin - Étude sur l’histoire d’Haïti, tome 2.djvu/411

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Cependant, induit en erreur par de faux rapports san doute, il accusa en quelque sorte Villalte d’être la cause indirecte de la livraison du Fort-Dauphin aux Espagnols, pour s’être entendu avec Candy afin d’empêcher Knappe, officier européen, d’y exercer l’autorité supérieure dont Sonthonax l’avait investi, en retirant Pageot de cette ville pour l’envoyer au Port-de-Paix. Voyons comment Laveaux raconte ce qui est relatif au Fort-Dauphin.

« Villatte, dit-il, simple lieutenant-colonel commandant au Cap, ne reconuaissait plus mon commandement. Il commettait mille violences ; destituant à son gré les officiers de tous grades et les remplaçant par ses créatures, ayant nommé commandant de la partie de l’est le mulâtre Candy, si connu par ses cruautés, au préjudice d’un blanc nomme Knappe. J’écrivis à Villatte pour lui reprocher ses torts et ordonnai à Knappe de prendre le commandement de la partie de l’Est. Celui-ci refusa, persuadé que ce serait le signal du massacre des blancs. Telle était alors la terreur qu’avaient inspirée les mulâtres ! Villatte, pour sa justification, m’a répondu qu’il n’avait agi que d’après les ordres de Péré, délégué… » Laveaux apprit ensuite la reddition du Fort-Dauphin aux Espagnols. « Cette place ne brûla pas une amorce. La capitulation est infâme. » Dans la pensée de Laveaux, égaré par de faux rapports ou par ses préjugés, ses préventions, cette reddition fut une trahison de Candy.

Avant de dire comment elle eut lieu, remarquons que si Villatte a obéi aux oirdres de Péré, de préfèrent e à ceux de Laveaux, c’est encore le résultat de la faute de Sonthonax qui délégua ses pouvoirs à Péré. Or, de même que, dans les Débats, Sonthonax a déclaré avoir lui-même