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Page:Ardouin - Étude sur l’histoire d’Haïti, tome 2.djvu/495

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hommes qui se fussent trouvés dans leur haute position, de ne pas en commettre.

En partant, ils laissent la défense de la colonie confiée à divers chefs militaires dont ils stimulent le zèle et le dévouement patriotique.

Si, dans l’une de ces provinces, Laveaux, officier européen, est revêtu des pouvoirs de gouverneur général par intérim, dans l’autre, Rigaud est aussi revêtu des mêmes pouvoirs pour la province particulière qu’il administre, et Montbrun l’est de même pour celle où il se trouve. Mais ce dernier ne tardera pas à y être remplacé de fait par Bauvais. Laveaux, général en chef de tous, va se borner à la direction principale des affaires, et auprès de lui sont Villatte et Toussaint Louverture, chargés des opérations actives.

C’est sur ces quatre enfans de Saint-Domingue, fils adoptifs de la France, que reposent effectivement la défense de son territoire et le soin d’expulser les étrangers qui l’ont envahi. Le décret confirmatif de la liberté générale, apporté par le bâtiment qui ramène Polvérel et Sonthonax en France, augmente leur action guerrière. Ils vont s’occuper bientôt de l’organisation militaire qu’elle nécessite. Déjà, autour de chacun d’eux se groupent des personnages dans l’ordre militaire qui se font remarquer ; d’autres se distingueront dans cette guerre où ils conquerront, par leur bravoure, des positions supérieures. Pour ne citer que les principaux parmi eux, nous désignerons :

Sous les ordres de Rigaud : — Doyon, Renaud Desruisseaux et Dartiguenave.

Sous ceux de Bauvais : — Marc Borno, A. Pétion et Jacques Boyé.