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Page:Ardouin - Étude sur l’histoire d’Haïti, tome 3.djvu/188

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séance à bord du Wattigny où étaient ses membres, pour l’ouverture des paquets secrets, dit le rapport de Marec. Ce rapport ne dévoile rien à cet égard, comme de raison ; mais nous constatons qu’outre les instructions ostensibles du Directoire exécutif, il y en avait de secrètes. Cette remarque n’est seulement que pour l’appréciation morale des faits qui surviendront, lorsque nous connaissons déjà la teneur de la correspondance officielle et confidentielle du gouverneur Laveaux.

Les instructions ostensibles, suivant Marec, portaient « la consécration des principes et des sentimens sur la liberté, l’égalité et la nature de tous les droits garantis par la constitution de l’an iii. Elles contenaient des « dispositions militaires, des vues politiques appropriées aux circonstances, de bonnes règles d’administration économique, et enfin des considérations générales sur les hommes blancs, jaunes et noirs, sur leurs caractères, leurs mœurs, leurs habitudes, leurs passions et leurs préjugés, avec des indications judicieuses et véritablement philosophiques sur la manière d’anéantir insensiblement les préjugés des couleurs, et de réaliser, dans la dispensation équitable des grades et des emplois, le grand principe de l’égalité politique. Votre commission, ajoute le rapporteur, aurait désiré trouver aussi dans ces instructions, quelques dispositions relatives à l’acceptation et à la mise en activité de la constitution à Saint-Domingue ; mais, je dois le déclarer, les instructions sont muettes sur ce point.  »

Arrêtons-nous à ce passage du rapport de l’homme, du représentant consciencieux, parlant au conseil des Cinq-Cents.

Qu’importe à nous, qui étudions l’histoire de notre pays,