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Page:Ardouin - Étude sur l’histoire d’Haïti, tome 3.djvu/201

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de couleur) ; » — la commission arrêta que tous les individus sus-dénommés seraient envoyés en état d’arrestation en France, pour être mis à la disposition du Directoire exécutif.

Le 27 prairial (15 juin) elle lança un mandat d’amener contre le citoyen Pinchinat, qu’elle considérait comme le moteur et l’instigateur secret des troubles qui avaient failli perdre la colonie, et qu’on soupçonnait n’être venu au Cap et ne s’y être arrêté si longtemps, que pour ourdir cette trame criminelle.[1] »

La Vénus, bloquée au Cap par les Anglais, n’avait pu partir ! Le séjour de Pinchinat y fut prolongé forcément, et le même rapporteur a déclaré plus avant, qu’il n’était pour rien dans l’affaire du 30 ventôse !

Voici cet arrêté concernant Pinchinat :

« La commission du gouvernement français, déléguée aux îles sous le vent, considérant qu’il résulte des dépositions et informations prises à l’occasion de l’arrestation du gouverneur général Laveaux et de l’ordonnateur Perroud, le 30 ventôse dernier, qu’un des motifs cachés de cette rébellion était de détacher la colonie de la métropole, et de former une assemblée coloniale ; que le citoyen Pinchinat est l’auteur de ces troubles, l’instigateur secret de ce projet criminel ; qu’il est venu dans cette partie qui n’est pas son séjour ordinaire, pour ourdir cette trame ; — Arrête que le citoyen Pinchinat est mandé au Cap par le retour de la corvette la Doucereuse, pour rendre compte de sa conduite à la commission. Charge la délégation dans le Sud de l’exécution du présent arrêté. »

Remarquons que si, parmi les individus arrêtés comme

  1. Rapport dé Marec, p. 81 et 82.