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Page:Ardouin - Étude sur l’histoire d’Haïti, tome 6.djvu/232

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boiteux, par les douleurs qu’il ressentait aux articulations par suite de la gale qu’il avait gagnée depuis longtemps dans les camps, et dont il ne fut guéri que plusieurs années après, il était contraint souvent de se servir de béquilles : ce qui a fait dire à Boisrond Tonnerre (on l’assure), « qu’il jouait le même rôle que Sixte-Quint, » avant son avènement à la papauté.

Cependant, à la fin de décembre, il dut se rendre à Marchand où les généraux et d’autres officiers supérieurs et des fonctionnaires publics furent mandés pour la célébration du nouvel anniversaire de l’indépendance.


Le général Geffrard s’y rendait aussi, avec d’autant plus de raison que l’empereur lui avait écrit d’ajourner à cette époque le voyage qu’il avait voulu y faire, quand il fut admonesté de sa part par Guillaume Lafleur. Pour y aller, Geffrard passa par l’Anse-à-Veau, afin de voir Jean-Louis François dont on désespérait de conserver les jours : il devait cette visite, ce témoignage d’intérêt et d’amitié à son ancien compagnon d’armes. Mais là, il rencontra Jacques Daublas, employé de l’administration des domaines, qui revenait de Marchand, porteur de dépêches impériales pour lui : elles lui ordonnaient certaines mesures qui nécessitaient son retour aux Cayes. Contrarié de ne pouvoir peut-être se trouver à Marchand avec ses collègues, mais obéissant, il retourna sur ses pas dans l’intention de mettre la plus grande diligence dans l’exécution des ordres qu’ilavait reçus.

Un nouvel incident survint : en route, il apprit que

    qu’il eût une loge réservée en sa qualité de commandant de la division militaire.