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Page:Ardouin - Étude sur l’histoire d’Haïti, tome 7.djvu/10

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précédé d’un rapport qui fut l’œuvre de son président. On y trouve les principes les plus judicieux, écrits avec une clarté remarquable, d’après lesquels l’administration financière du pays, à peu de chose près, a toujours été réglée depuis. Nous en extrayons les passages suivans :

« Après avoir réfléchi sur les moyens à employer pour dégager l’administration de tous ces rouages compliqués qui la gênaient dans sa marche, nous avons pensé que pour simplifier, il convenait de réunir la guerre, la marine, les finances et les domaines sous un même chef, ainsi que la constitution semblait l’avoir désigné en n’établissant qu’un seul secrétaire d’État.

Ce système nous a paru le plus convenable à nos localités : les bornes d’un petit État, qui permettent de tout surveiller ; le peu de sujets propres aux emplois, et la pénurie de nos finances qui commande la plus sévère économie, sont les motifs puissans qui nous ont déterminés : d’ailleurs, l’expérience a déjà prouvé qu’il était le plus avantageux à notre pays, puisqu’il a été suivi par tous ceux qui nous ont devancés.

M. de Marbois, le plus grand administrateur que Saint-Domingue ait possédé dans son sein, était en même temps intendant des guerres, marine, finances, justice, police, etc. C’est par la réunion de toutes ces branches du service dans des mains aussi habiles, que cet homme éclairé a acquis une si grande réputation et a rendu Saint-Domingue la plus florissante des Antilles. Sous lui, cette île était parvenue à un degré de splendeur que, de longtemps, nous ne pourrons espérer d’atteindre.

Les successeurs de M. de Marbois ont marché sur