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Page:Ardouin - Étude sur l’histoire d’Haïti, tome 7.djvu/122

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toutes ces dépenses. Le nouveau secrétaire d’État se débattait déjà pour trouver les moyens nécessaires.

Le 20 août, Pétion avait rendu un arrêté pour appliquer au payement de la cargaison du navire l’Empereur, appartenant à Jacob Lewis et livrées pour compte de Dessalines, les denrées des habitations affermées à sa veuve, et de plus, le montant des droits d’importation dus à l’État par les nouveaux navires de ce négociant. Le 12 novembre, C. Thélémaque fît un règlement concernant l’exploitation des denrées : il est bon de consigner ici ses motifs, pour prouver les embarras financiers de cette époque et le vice du système de fermage dont tous les fermiers abusaient.

« Considérant, dit le secrétaire d’État, que malgré la loi bienfaisante du sénat, qui, pour soulager les propriétaires et fermiers d’habitations, a abrogé le quart de subvention qu’ils payaient sur toutes les denrées récoltées, les fermiers des biens de l’État n’ont pas acquitté, pour la plupart, le prix de leurs fermes, et ont disposé de leurs revenus ;

Considérant les dépenses considérables que le gouvernement est obligé de faire pour l’entretien et la solde des troupes, afin de conserver cette liberté précieuse que Christophe voudrait nous ravir ;

Et le dispositif de ce règlement obligeait le transport aux magasins de l’État de tous les cafés récoltés (principale production du pays), afin qu’on pût recueillir le prix du fermage. Il établissait, pour cela, des moyens de contrainte et des amendes.[1] Quant au fermage des sucreries

  1. À la reprise de ses séances, le sénat abrogea ce règlement, le 7 janvier 1808, comme contraire à sa loi sur la police des campagnes ; mais la mention de cette abrogation se trouve seulement dans le procès-verbal de ce jour : aucun acte ne fut rédigé à cet effet, et il paraît