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Page:Ardouin - Étude sur l’histoire d’Haïti, tome 7.djvu/128

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servés, pour contribuer par la suite aux succès d’une politique intelligente, que par la magnanimité des sentimens de l’homme qui la conçut, qui voulait leur bonheur personnel et celui de leurs familles.

Dans nos publications précédentes, le lecteur a dû remarquer quels furent les services signalés rendus au pays par le général Yayou, dans la guerre de l’indépendance et ensuite dans l’Ouest, à la révolution de 1806 et dans les circonstances qui la suivirent : inutile donc de les signaler de nouveau pour faire éclater son mérite. On a vu aussi par quelles déplorables influences ce brave fut égaré. Eh bien ! c’est encore à l’influence de sa sœur, animée par une injuste vengeance, c’est à celle que Borno Déléard exerça sur l’esprit de Magloire Àmbroise, que cet homme estimable céda pour terminer sa vie si tristement.

Ces deux officiers avaient servi ensemble, sous le général Bauvais, dans l’arrondissement de Jacmel ; ils s’étaient liés d’amitié, elce fut par ces considérations, qu’en élevant Magliore Ambroise au grade divisionnaire pour commander le département de l’Ouest, Pétion proposa au sénat de lui donner Borno Déléard pour chef d’état-major. Mais ce dernier avait été du parti de Bauvais dans sa querelle avec Montbrun, tandis que Pétion fut du parti de Montbrun, à Jacmel : cette vieille animosité s’était accrue par l’éclat de la défense de cette place contre Toussaint Louverture, par Pétion, lorsque Borno Déléard et les autres officiers abandonnèrent sa courageuse garnison pour se réfugier aux Gayes. Sous le régime impérial, on a vu quelle étroite liaison existait entre Borno Déléard, Mentor et Boisrond Tonnerre ; dans leur conciliabule nocturne tenu aux Cayes, le premier n’aspirait à