Aller au contenu

Page:Ardouin - Étude sur l’histoire d’Haïti, tome 7.djvu/177

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Le 28 juillet, un de ses membres proposa de retirer au Président d’Haïti, les pouvoirs qui lui avaient été délégués par le sénat.[1] Nous avons déjà dit que son ajournement ayant cessé, ces pouvoirs extraordinaires, résultant du décret du 1er juillet 1807, étaient virtuellement retirés ; mais il semble que la proposition tendait, par sa généralité, à lui retirer aussi ceux qui lui avaient été donnés auparavant, pour proposer des candidats aux emplois vacans et entretenir les relations extérieures, etc. Cette proposition étant adoptée, les sénateurs Bonnet, Pelage Varein et Leroux, furent chargés de rédiger un décret à cet effet. En même temps, la proposition relative aux gardes nationales fut remise sur le tapis et adoptée à l’unanimité : les sénateurs Bonnet, Delaunay, Barlatier et Daumec furent nommés pour rédiger le projet. On décida encore que la publication des discussions du sénat aurait lieu par les journaux, — sans doute, à cause de la tiédeur que montraient les citoyens à venir les entendre dans les séances publiques.

On ne comprendrait pas bien les motifs de ces diverses résolutions, si l’on ignorait que le même jour, 28 juillet, le sénat adopta le projet des fameuses Remontrances au chef du pouvoir exécutif, préparé et rédigé par le sénateur Daumec.[2] Quelle que soit sa longueur, il nous faut produire ici ce précieux document qui servira à fixer l’opinion qu’on doit avoir, sur la lutte entre le sénat et Pétion. Le voici :

Président d’Haïti,

Quoiqu’il n’existe nulle part dans la constitution de l’État, le cas

  1. Les procès-verbaux des séances du sénat ne mentionnaient pas les noms de ceux qui faisaient des motions ou propositions : on ne peut donc savoir lequel des sénateurs fît celle-là.
  2. La minute des Remontrances existe aux archives du sénat ; elle est de la main de Daumec.