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Page:Ardouin - Étude sur l’histoire d’Haïti, tome 7.djvu/193

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publique, » selon qu’il jugeait convenable de le gouverner, au milieu d’une si forte tempête ; car il sentait, par ses connaissances en navigation, qu’il était le meilleur pilote de tout ce courageux équipage, si patriote d’ailleurs.


Le 1er août, le président n’avait pas encore répondu aux Remontrances. Le sénat décréta ce jour-là la formation d’un corps de 200 grenadiers-vétérans pour sa propre garde. Dès le 1er février précédent, la proposition en avait été faite parmi de ses membres. Cette garde devait être divisée en deux compagnies d’égale force, ayant un colonel, un chef de bataillon, des officiers, etc. 12 musiciens vêtaient attachés. Le colonel Destrades, un de nos dignes vétérans, fut désigné pour la commander ; mais elle ne fut formée qu’en décembre suivant.

Le même jour, une loi fut rendue d’urgence, pour mettre en réquisition et à la disposition du gouvernement, toute la garde nationale sédentaire. Le Président d’Haïti fut invité à donner ses ordres pour faire réunir le plus de troupes qu’il lui serait possible, afin de mettre l’armée en campagne.

Enfin, ce jour encore, le décret sur l’abrogation des pouvoirs délégués au Président d’Haïti, fut discuté ; mais le vote en fut ajourné. On patientait.

Le 3 août, le président adressa un message au sénat, où il exposait les motifs qui l’avaient porté à créer provisoirement l’arrondissement de Tiburon, composé des bourgs de Tiburon, des Irois et de l’Anse-d’Eynaud, sous le commandement du colonel Nicolas Régnier qui avait mérité sa confiance. Les sénateurs Fresnel. Modé et Pélage Varein furent chargés de faire un rapport à ce sujet.