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Page:Ardouin - Étude sur l’histoire d’Haïti, tome 7.djvu/211

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R. Sutherland, qui se distinguait aussi parmi les étrangers, appuya Lespinasse, et le lendemain 15000 gourdes furent versées au trésor par le concours de tous. Le sénat en avisa le président par un message. Cette somme fut réunie aux approvisionnemens préparés par l’administrateur Frémont, par ordre du président, et le 7 octobre, il put écrire de nouveau à Lamarre, en y joignant les 300 hommes qu’il avait promis ; il lui en annonçait 400 autres prochainement, et qu’il négociait l’acquisition d’un navire à trois-mâts, au Port-au-Prince, pour être armé et augmenter la flotte.

Le 3, le sénat avait adopté le projet d’adresse au peuple. Rédigée par Daumec, elle qualifia Christophe « de nouveau Verres, nouveau Tarquin,  » en rappelant toute sa conduite depuis la mort de Dessalines ; elle excita le zèle des citoyens de toute la République pour venir au secours de l’armée expéditionnaire, en louant celui des habitans du Port-au-Prince ; elle annonça les succès de l’armée devant Saint-Marc, et même ceux qu’obtenaient les Indigènes de l’Est d’Haïti, en insurrection contre les Français, dont les dispositions paraissaient favorables à la République : « Puissions-nous être assez sages, disait le sénat, pour jouir des faveurs que le ciel semble nous destiner ![1] »

Le 4 octobre, le sénat rendit la loi qui imposait les citoyens à la modique somme de 26,000 gourdes, répartie entre tous les arrondissemens, proportionnellement à leur importance, indépendamment de la souscription volontaire des commerçans du Port-au-Prince ; et, de même qu’il était dans les idées tirées de l’histoire romaine, il

  1. Déjà Pétion, avant de partir avec l’armée, avait fourni quelques munitions de guerre aux indigènes de Neyba et de Saint-Jean, qui avaient envoyé des députations auprès de lui.