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Page:Ardouin - Étude sur l’histoire d’Haïti, tome 7.djvu/230

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Morne n’imitassent ceux de la 9e qui avaient passé à l’ennemi, qui, en ce moment ; employait des moyens d’embauchage vers Jean-Rabel. Enfin, le 29, en accusant à Pétion la réception de 10 mille paquets de cartouches, il lui annonça un autre combat de la veille, à la Source-Ronde, où il eut 80 hommes tués ou blessés : à l’hôpital il y en avait 800, et le chirurgien en chef Jean-Philippe, le plus habile en son art, venait de mourir. Il demandait des pièces de campagne et tous les ustensiles nécessaires pour soutenir le siège du Môle qui allait commencer ; car l’ennemi approchait toujours et se disposait à cela. « La fermeté et le courage ne me font point défaut, ajoutait t-il ; jamais on n’eut plus besoin de ces deux qualités réunies. J’attends avec la plus vive impatience l’effet de vos promesses. Rappelez-vous, Président, que les momens sont précieux et que le sort de l’armée est dans vos mains. »

Nous ne dissimulons rien de cette âme courageuse, dont l’énergie se renouvelait en raison d’une situation de plus en plus difficile. Avant de dire ce que fît le président pour l’armée expéditionnaire, voyons ce qui se passait entre lui et le sénat.


Le 5 décembre, date de l’arrêté sur les relations des commandans d’arrondissement avec le Président d’Haïti, Bonnet écrivit au sénat, en lui exposant la situation des finances de la République et lui proposant quelques mesures sur cette matière. On peut incontestablement dire, que de ce jour commençait une véritable et intelligente administration financière pour la République. Sous d’autres rapports, le nouveau secrétaire d’État allait justifier aussi l’espoir qu’on avait en ses talens : plus il en possédait,