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Page:Ardouin - Étude sur l’histoire d’Haïti, tome 7.djvu/307

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avait dédaigné d’y répondre. D’un autre côté, il avait accueilli ce projet d’indépendance, parce que, en 1809, on pensait que Napoléon eût pu triompher de la résistance de l’Espagne.

Mais la Régence avait été informée, et des bruits d’indépendance ou d’alliance avec Christophe, et de la capitulation de Santo-Domingo : elle s’empressa de faire acte d’autorité dans cette ancienne colonie, en y envoyant quelques fonctionnaires, notamment don Francisco Murillo, en qualité de lieutenant du roi à Santo-Domingo. Il était en outre question d’y envoyer don Ignacio Caro, pour prendre l’autorité des mains de Juan Sanches. Ces choix de la Régence furent conseillés par don Xavier Caro, neveu du précédent et ministre de cette Régence, né à Santo-Domingo.

Dès que Juan Sanches apprit ce projet, il expédia en Espagne A. Munoz, chargé d’y donner l’assurance de son dévouement à la métropole et de foire ajourner tout envoi de titres et de grades à ceux de ses compagnons qui l’avaient aidé dans l’insurrection, sous le prétexte que ce serait exciter leur ambition. En même temps, F. Murillo informait don J. M. Villaviciencio, son allié et l’un des membres de la Régence, de la trame ourdie par Juan Sanches, A. Munoz et Carabajal. La Régence retint A. Munoz en Espagne, et expédia néanmoins à Juan Sanches, le titre de brigadier capitaine-général, afin de le porter à ne pas briser avec elle.

Nous donnerons plus tard la suite de la conduite tortueuse de ce chef, en parlant de son administration et de sa mort. Le 19 décembre, il adressa une lettre à Pétion, en envoyant au Port-au-Prince deux officiers, pour expliquer les motifs de quelque sévérité dont il avait usé