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Page:Ardouin - Étude sur l’histoire d’Haïti, tome 7.djvu/414

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Joachim Deschamps la parcourut avec un nombreux état-major, en proclamant Leurs Majestés.

Dans la soirée du même jour, Elles rentrèrent au Cap-Henry avec tous ceux qui les avaient accompagnées, et ceux-ci les y proclamèrent aussitôt, au grand ébahissement de la population et de la garnison.

On se mit à l’œuvre d’organisation, déjà préparée ; et une foule d’actes consacrèrent l’établissement de la Royauté et de la Noblesse. Les idées du Nord reçurent leur application en cette circonstance.

Le 1er avril, un édit du roi fixa la devise royale : Dieu, ma cause et mon épée ; un autre fixa ses armoiries en termes de blason : « il portait d’azur, au Phénix de gueules, couronné d’or, accompagné d’étoiles de même ; au tour ôu Phénix ces mois : Je renais de mes cendres, etc. » Un troisième édit fixa celle des princes, ducs, comtes, barons et chevaliers du royaume ; un quatrième, celles de la bonne ville du Cap-Henry, capitale du royaume.

Le 4, le conseil d’état tout entier, présenté par le grand maître des cérémonies, au roi et à la reine entourés de la famille royale, leur offrit la loi constitutionnelle d’Haïti qui reçut leur approbation et fut publiée. — Le 5, un édit royal créa ou plutôt régularisa la création d’une noblesse héréditaire, avec des titres, des dotations et des fiefs ; un autre détermina le nombre de ces nobles : 4 princes, 8 ducs, 22 comtes, 37 barons et 14 chevaliers, sans limiter cependant ce nombre à ceux-là seuls, le roi pouvant créer des nobles à volonté. — Le 7, un édit érigea un siège archiépiscopal au Cap, et Corneille Brelle, devenu archevêque, fut aussi le grand aumônier du roi ;[1] le même édit établit (sur le papier) trois évêchés

  1. J’ai Fait, à Paris, la connaissance d’un ancien ministre de Naples, qui m’a dit qu’à cette