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Page:Ardouin - Étude sur l’histoire d’Haïti, tome 8.djvu/435

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venir, — copie qu’il avait laissée au président ; et que des passeports et sauf-conduits seraient expédiés pour ces députés[1].

« Quant à la sincérité et aux bonnes dispositions du Roi, en ce moment, je n’en doute pas, ajouta l’amiral ; et vous pouvez compter qu’il remplira exactement tous ses engagemens… Considérez cet objet très-sérieusement : c’est la cause de l’humanité, et il ne dépend que de vous de me donner toute assistance pour l’accomplir… Ne pensez jamais à faire la guerre ; ne tentez pas d’avancer au delà de vos frontières : car, si vous le faites, je vous considérerai comme agresseur, et vous serez responsable aux yeux du monde entier des conséquences de la guerre civile, et d’autant plus, que je déclaré avoir été témoin des bonnes dispositions du Roi en cette occurrence. Ecrivez-moi clairement et franchement à ce sujet, afin que j’essaie d’aplanir les difficultés… »

Nous ignorons quelle fut la réponse écrite de Boyer à cette étrange lettre de l’amiral anglais ; mais elle n’a pu être que la même qu’il lui fit verbalement[2]. Le projet de traité tendait à établir des relations entre les sujets des deux États ; à ce qu’ils s’unissent pour défendre le territoire haïtien en cas d’attaque de la part de la France ; à soumettre ce traité au jugement de toutes les nations qui avaient contribué à l’abolition de la traite des noirs, et particulièrement la Grande-Bretagne, en le faisant insérer dans tous les journaux de l’Europe.

Il faut applaudir, sans doute, aux sentimens philan-

  1. Selon l’amiral, c’était à la République de faire le premier pas envers le Royaume. On doit excuser cette idée d’un sujet anglais.
  2. On verra dans le dernier chapitre de ce volume ce que Boyer en dit lui-même.