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Page:Ardouin - Étude sur l’histoire d’Haïti, tome 8.djvu/474

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à la capitale de celles du Sud et des généraux Borgella, Francisque et Lys, pour s’y rendre lui-même. Dans l’intervalle, les bâtimens de la flotte y apportèrent les approvisionnemens et les objets de guerre dont l’armée aurait besoin, même une imprimerie destinée à la publication des actes du gouvernement.

L’ordre fut envoyé au général B. Noël de se porter aux Verrettes, où il entra le 13 octobre, et à la Petite-Rivière qu’il occupa le 15. Pendant ce temps, Quayer Larivière, élevé au grade de général de brigade, marchait à la tête d’une colonne avec les colonels Lannes et Obas, par Las Caobas et Hinche, pour atteindre la Grande-Rivière et Vallière.

Les divers régimens de l’Ouest et du Sud étant partis pour Saint-Marc, la garde du gouvernement sortit du Port-au-Prince le 15, et le Président d’Haïti, le 16. Dans l’après-midi, il était rendu à Saint-Marc où il data sa première proclamation adressée « au peuple et à l’armée de l’Artibonite et du Nord[1]. » Elle fut une profession de foi des principes politiques de la République d’Haïti, applicables à tous les Haïtiens, en rappelant que ses institutions avaient été fondées par le concours dés Représentans de tous les départemens à l’Assemblée constituante de 1806 ; mais que Christophe avait violé la constitution qu’ils publièrent, en venant attaquer le Port-au-Prince et occasionner la guerre civile, pour satisfaire à son ambition et dominer par le pouvoir absolu.

Depuis huit jours, ce tyran n’existait plus, et on igno-

  1. Cette proclamation du 16 octobre fut imprimée au Port-au-Prince, avant le départ de Boyer pour Saint-Marc : il fit imprimer en même temps de nombreux titres de concessions de terre, pour en délivrer aux officiers de tous grades et aux soldats, dans l’Artibonite et le Nord. La propriété marchait de pair avec la liberté, sous les drapeaux de la République.