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Page:Ardouin - Étude sur l’histoire d’Haïti, tome 8.djvu/485

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sentimens pacifiques et du désir de vivre en parfaite union et bonne intelligence avec leurs frères du Sud-Ouest, croient devoir inviter le président Boyer à rappeler immédiatement les troupes sous son commandement, détachées dans lesdites expéditions, et à retourner sur son territoire. Dans le cas contraire, il attirerait sur lui seul toute la responsabilité du sang qui pourrait être répandu, si l’on était dans la nécessité de repousser une force envahissant injustement le territoire d’un voisin paisible et tranquille et qui, dès le premier instant, a fait auprès du président Boyer, des démarches si loyales et si dignes d’éloges.

Les généraux organes du peuple et de l’armée ne doivent pas laisser ignorer au président Boyer, qu’ils tiennent en leur possession copies de ses lettres et autres documens, dont Sir Home Popham avait fait remise à la secrétairerie d’État, sous le règne du tyran, dans lesquelles pièces le président Boyer manifeste le désir où il était, que la République d’Haïti fût reconnue par le gouvernement du Nord, ne prétendant pas se mêler en aucune manière du régime de ce dernier, pourvu que dans le cas d’une invasion étrangère, les Haïtiens se confédérassent pour la défense commune. D’après des sentimens si authentiquement exprimés et qui sont en harmonie avec les principes qui doivent constituer le gouvernement que le peuple du Nord-Ouest est à même de se donner, les généraux organes du peuple et de l’armée sont fondés à croire que le président Boyer n’entreprendra rien de contraire à l’établissement de ce gouvernement [1]. Vouloir comprimer

  1. D’après cette phrase, au 19 octobre la forme de ce gouvernement n’était donc pas encore fixée : on n’a donc pas pu dire que, dès le 15, une République avait été établie ; ce mot ne se trouve pas même écrit dans toute cette lettre. Mais on y reconnaît que les généraux pré-