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Page:Argens - Mémoires du marquis d’Argens.djvu/12

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1733 ; il se trouva au siège de Kell, où il fut blessé légèrement ; en 1734, après le siège de Philisbourg, il fit une chute de cheval qui le blessa tellement, qu’il ne put plus remonter la selle, et qu’il fut obligé de renoncer au service.

Il paraît que c’est à l’époque de son refus d’entrer dans la magistrature, lorsqu’il revint de Constantinople, que son père le déshérita, ne pouvant, à cause de la médiocrité de sa fortune, soutenir avec honneur les dépenses d’une vie aussi dissipée que celle que menait son fils.

Il fut donc forcé, à la sortie du service, de passer en Hollande pour y chercher des ressources dans sa plume. La liberté de la presse, qui y existait alors, lui permit de choisir le sujet qui lui semblerait bon ; il publia successivement Les Lettres Juives, Chinoises, Cabalistiques ; elles furent goûtées, et lui produisirent de l’argent, presque toutes roulant sur des sujets de morale, de politique, sur les mœurs, les usages religieux et les travers des nations. La manière piquante dont elles sont écrites, la hardiesse de quelques idées, la singularité du cadre, les firent rechercher.